Été 1989, c'était comment le Mur de Berlin…

Mon voyage a été fait par voiture. Pour traverser les 200 km de RDA et atteindre Berlin-Ouest, un passeport était nécessaire, et seuls trois itinéraires possibles. Le contrôle à la frontière était très long parce que les véhicules et les papiers étaient soigneusement vérifiés. S'arrêter sur ces 200 km d'autoroute était à éviter, la police omniprésente surveillait, pas question de dépasser d'un km/h la limitation fixée à 100. Impossible bien sûr de photographier les postes frontières.

Le mur, panneau indiquant le changement de secteur

Deux heures plus tard, on atteignait Checkpoint Charlie. Berlin-Ouest était coupée en trois secteurs : français, américain et britannique. Des panneaux indiquaient le passage d'un secteur à l'autre.

A l'époque Berlin-Ouest est une enclave de la RFA dans la RDA. La ville est entourée par un mur. Celui-ci tombera en novembre de la même année. Sa fonction était d'endiguer la fuite des habitants Est-allemands vers l'Ouest. La RDA était une sorte de prison à l'échelle d'un pays.

Du côté Ouest

C'était devenu la plus grande surface de Street Art au monde. Pas un cm2 n'avait été épargné des graffitis.

le mur entièrement peint où que l'on soit

Certains mêmes étaient plutôt recherchés. Les Berlinois de l'Ouest avaient tendance "à oublier" ce mur et prenaient les choses en apparence avec humour.

Si nous contruisons des murs pour résoudre nos problèmes alors le monde deviendra un labyrinthe.

Le mur était une frontière infranchissable pourtant, il y avait parfois une porte ouvrant vers l'Ouest... Le mur devait être blanc, au début, l'Allemagne de l'Est repeignait sur les premiers graffitis, puis a renoncé à le faire.

Une porte dans le mur

Le cylindre en haut du mur était un dispositif anti grappin.

Un mirador dans le No man's land

Derrière le mur on apercevait des miradors venant surveiller en fait un vaste no man's land piégé (chiens policiers, détecteurs divers, mines etc.) éclairé comme en plein jour toute la nuit.

Le No man's land

Seules 5% des tentatives d'évasions vers l'Ouest par franchissement du mur de Berlin aboutissent. Lorsqu'on prenait le S-Bahn, sorte de RER, la ligne passait parfois dans la partie Est mais il n'y avait pas de gare.

Berlin Est depuis le S-Bahn


Berlin Est

De l'autre côté, le mur ne s'oublie pas. Pour visiter Berlin-Est, on pouvait passer par la gare de métro Friedrichstrasse. Là, il fallait un visa payant pour la journée (retour avant minuit obligatoire). De plus, il fallait aussi changer de l'argent au taux de 1 DM (Deutsche Mark) de l'Ouest pour 1 DM de l'Est. Même avec ce taux de change imposé par la RDA, tout paraissait plutôt bon marché pour ceux venus de l'Ouest mais pas pour les habitants de la RDA qui avaient un faible pouvoir d'achat.

5-Mark-1975.jpg
« 5-Mark-1975 ». Sous licence Domaine public via Wikimedia Commons.

La Porte de Brandebourg était sur le tracé du mur, on ne pouvait pas l'approcher.

La porte de Brandebourg

Berlin-Est était la capitale de la RDA et en quelque sorte la vitrine du pays aujourd'hui disparu. Berlin-Est donnait une impression de voyage dans le temps. De nombreux bâtiments historiques étaient toujours dans l'état où ils se trouvaient en 1945 après la guerre, les gravats en moins. C'était surprenant pour une capitale.

Bâtiment tel qu'en 1945

L'Alexanderplatz était LA PLACE de Berlin-Est.

Alexanderplatz

Dans les rues, circulaient de drôles de voitures, les Trabant, elles roulaient au mélange 2 temps comme les cyclomoteurs. Devant les immeubles il y avait parfois des amas de lignite. Cela servait pour le chauffage. Tout ceci était à l'origine de pollution.

Lignite pour le chauffage et Trabant

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Aller à Berlin à l'époque du mur, témoignage

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